Le Kenting National Park : un coin de paradis loin de tout
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai toujours eu un faible pour ces endroits où la montagne flirte avec l’océan, où les sentiers se perdent dans une végétation luxuriante avant de déboucher, comme par enchantement, sur des plages désertes. Le Kenting National Park, situé à l’extrême sud de Taïwan, c’est tout ça à la fois. C’est un concentré de nature brute, d’eaux turquoise, de falaises imposantes et de sentiers de randonnée qui semblent raconter mille histoires. Une merveille encore méconnue que j’ai eu la chance de découvrir lors d’un périple solo à travers l’île.
Si Taïwan ne figure pas encore en haut de votre bucket list, attendez de poser un pied dans le Kenting : vous risquez de réviser vos priorités.
Comment se rendre à Kenting ?
Le voyage jusqu’à Kenting fait partie de l’aventure. Depuis Taipei, j’ai pris un train à grande vitesse (THSR) jusqu’à Zuoying (environ 2 heures), puis un bus direct vers Kenting (comptez encore 2h30). Les trajets sont confortables – avec Wifi et clim – mais mettez de la bonne musique dans vos écouteurs, car les paysages qui défilent valent le coup d’œil.
Si vous aimez plus de liberté, vous pouvez aussi louer un scooter ou une voiture depuis Kaohsiung pour rejoindre Kenting par la route côtière. Les vues sur la mer sont telles qu’il m’est arrivé de m’arrêter tous les 10 km juste pour respirer et m’émerveiller.
Des randonnées entre jungle et falaises volcaniques
Le Kenting National Park est un terrain de jeu fabuleux pour les randonneurs. Le parc est un mélange unique de forêts tropicales, de montagne karstique, de plaines sèches et de falaises volcaniques. Autant vous dire qu’on est loin d’une balade classique du dimanche.
Voici quelques sentiers que j’ai eu le bonheur d’explorer :
- Le sentier Longpan Park : un de mes coups de cœur. Il longe une falaise sculptée par les vents et les embruns. Marcher là-bas, c’est comme fouler le bord du monde. La vue sur l’océan Pacifique est saisissante. Conseil : venez y voir le lever de soleil, c’est magique.
- La forêt tropicale de Sheding : ici, l’humidité est palpable et la végétation vous engloutit presque. On entend le chant des oiseaux et parfois… des singes espiègles viennent vous observer. C’est une randonnée facile mais dépaysante, parfaite pour une matinée.
- Le sentier Dajianshan : plus sportif, ce sentier grimpe jusqu’à un plateau d’où l’on peut apercevoir le célèbre rocher en forme de tête de lion. Là-haut, le panorama est souverain. Attention, le soleil tape dur, prévoyez de l’eau.
Étrangement, les chemins étaient souvent déserts. Je crois avoir croisé plus de papillons que d’humains – un vrai luxe quand on vient de villes où tout se bouscule.
Des plages spectaculaires pour se rafraîchir après la marche
S’il y a bien une récompense après les randonnées dans la moiteur taïwanaise, c’est de pouvoir plonger direct dans une eau cristalline. Et à Kenting, les plages sont tout simplement spectaculaires – certaines sauvages, d’autres plus aménagées, mais toutes baignées dans une douceur de vivre presque irréelle.
Mes plages préférées ?
- Baisha Beach : celle-ci, je l’ai découverte un peu par hasard. Cachée derrière quelques collines, elle est bordée de sable blanc et d’une mer azur. Pas trop fréquentée en semaine, idéale pour lire un bouquin ou faire du snorkeling.
- Nanwan (South Bay) : plus connue, plus animée, mais impossible de ne pas l’aimer. J’y ai passé un après-midi à alterner baignade, papotages avec des voyageurs et observation de surfeurs Taïwanais – des pros, vraiment !
- Jialeshui : pour un vent de liberté. Accessible en scooter, cette plage est un petit bijou sauvage au pied des montagnes. Parfait pour ceux qui veulent faire un break en écoutant le grondement des vagues.
À noter : certaines plages peuvent avoir des courants forts ou des zones interdites à la baignade, alors ouvrez l’œil et respectez la signalisation – le Pacifique n’est pas toujours pacifique !
Kenting, c’est aussi la vie nocturne et les petites merveilles locales
Après une journée de rando et de farniente, place aux découvertes gustatives. Le marché de nuit de Kenting (Kenting Night Market) est une véritable institution locale. J’y suis retournée trois soirs de suite (oups).
Entre les odeurs de calamars grillés, les brochettes de bœuf sauce teriyaki et les jus de fruits frais, on ne sait plus où donner de la tête. Mention spéciale au “pearl milk tea” : le meilleur que j’ai goûté en Asie !
Et puis, il y a cette atmosphère bohème, presque balnéaire. Des stands colorés, des gens qui flânent, des musiciens de rue. J’y ai même assisté à un petit concert impromptu d’un groupe local sur fond de coucher de soleil ocre. De ces instants suspendus qui vous rappellent pourquoi vous avez choisi de voyager léger et le cœur grand ouvert.
Quelques conseils pratiques pour explorer Kenting
Parce que l’aventure, c’est aussi une question de préparation, voici quelques astuces glanées sur la route :
- Le scooter, votre meilleur ami : la région est assez étendue, et les transports en commun disséminés. Louer un deux-roues, c’est la garantie de pouvoir explorer à votre rythme (15-20€ par jour). Permis international nécessaire.
- Soleil puissant : même en hiver, le soleil tape fort. Crème solaire, chapeau, et bouteilles d’eau sont des musts à ne pas oublier.
- Parc gratuit, mais réglementé : l’entrée au parc en elle-même est gratuite, mais certaines zones peuvent avoir des horaires d’ouverture spécifiques. Renseignez-vous sur les conditions d’accès, notamment pour les balades nocturnes ou les sentiers moins fréquentés.
- Respect de la nature : la biodiversité ici est impressionnante, avec des espèces endémiques uniques. Évitez de laisser des déchets, restez sur les sentiers balisés, et ne touchez pas aux coraux si vous faites du snorkeling !
Pourquoi Kenting m’a profondément marquée
Il y a des lieux qui vous caressent doucement l’âme. Kenting en fait partie. Ici, j’ai ressenti une harmonie rare entre terre, mer et ciel. Comme si ce tout petit bout de Taïwan concentrait les énergies brutes de la nature, tout en vous laissant suffisamment d’espace pour rêver, réfléchir, respirer, s’émerveiller.
Je retiens cette montée au sommet du Dajianshan dans la brume du matin, cette baignade en solitaire à Jialeshui avec le vent comme seul compagnon, ou encore ce dîner improvisé avec une famille locale qui m’a offert des raviolis maison et des sourires sans traduction nécessaire.
Alors si la randonnée et la mer vous appellent, si vous aimez sentir le sel sur votre peau après une marche sous les tropiques, si vous recherchez l’authenticité douce et les frissons des grands espaces… le Kenting National Park vous attend.
Et vous, quel décor fait battre votre cœur d’aventurier ?