Le Parmelan : joyau perché avec vue sur Annecy
Ce matin-là, l’air était frais, presque croustillant. Mon sac à dos bien harnaché, les lacets serrés et le cœur déjà un peu plus léger, je partais à l’assaut du Parmelan, ce géant de calcaire qui surplombe fièrement le lac d’Annecy. Si vous cherchez une randonnée capable de combiner effort physique, vues à couper le souffle et immersion dans une nature brute, alors ce sommet est fait pour vous.
Perché à 1832 mètres d’altitude, le Parmelan est un incontournable pour les amoureux de la montagne et les rêveurs de panoramas. Que vous soyez un randonneur averti ou un marcheur du dimanche motivé, il y a un chemin pour chacun. Et je vous promets une chose : là-haut, lorsque vos yeux plongeront dans le bleu profond du lac d’Annecy, vous oublierez l’effort de la montée.
Où se situe le Parmelan, et pourquoi le choisir ?
Situé dans le massif des Bornes, en Haute-Savoie, le Parmelan se trouve à quelques encablures à peine de la ville d’Annecy. Il domine la région avec son large plateau calcaire ressemblant presque à un décor lunaire. L’atmosphère y est unique : roches blanches, sapins tordus par les vents, silence seulement troublé par les marmottes ou les cris perçants des chocards à bec jaune.
Mais ce qui en fait une randonnée spéciale, c’est cette combinaison magique entre accessibilité (à condition de choisir le bon itinéraire) et spectacles naturels. Vous verrez, c’est le genre de lieu où le mot « sérénité » prend tout son sens.
Quel itinéraire choisir pour gravir le Parmelan ?
Il existe plusieurs chemins pour atteindre le sommet du Parmelan. Voici les deux plus classiques :
- Le Grand Montoir (par le chalet de l’Anglettaz) : c’est l’itinéraire le plus direct, mais aussi le plus vertigineux. À ne pas recommander à ceux qui ont le vertige, car certaines sections longent des barres rocheuses avec des câbles en guise de sécurité. Environ 3h de montée, 700 mètres de dénivelé positif. L’effort est bien là, mais le sentier est entretenu et balisé.
- Le Petit Montoir (via le parking des Puisots ou de Villaz) : plus long mais moins exposé, il serpente à travers la forêt et les alpages, avec une vue qui se dégage progressivement. Il faut compter entre 4h et 5h aller-retour selon le rythme. C’est celui que je conseille pour une première fois.
Quel que soit le sentier choisi, la récompense est la même : l’arrivée sur le plateau du Parmelan, ponctué du célèbre refuge Camille Dunant, et cette sensation enivrante d’avoir tutoyé les nuages.
Quel est le niveau de difficulté ?
Le Parmelan s’adresse à ceux qui ont déjà chaussé les chaussures de rando au moins quelques fois. Ce n’est pas une balade dominicale, mais ce n’est pas non plus l’Everest. L’effort est modéré à soutenu selon l’itinéraire choisi et votre condition physique. Toutefois :
- Les passages du Grand Montoir exposent au vide : à éviter avec de jeunes enfants ou des personnes sujettes au vertige.
- En cas de pluie ou après de fortes averses, le rocher calcaire devient glissant, voire traître. À éviter absolument par temps humide.
- L’altitude modérée (moins de 2000 m) permet d’éviter les effets du mal des montagnes, mais attention au soleil qui tape fort sur le plateau, pensez à la crème solaire et aux lunettes de soleil.
En résumé : toute personne en bonne forme physique et chaussée correctement peut atteindre le sommet, à condition de prendre son temps et de choisir le bon itinéraire.
Le panorama qui coupe le souffle
Une fois en haut, le spectacle est absolument saisissant. D’un côté, le lac d’Annecy scintille tranquillement au fond de sa vallée, bordé par les Aravis, les Bauges et même, par temps clair, le massif du Mont-Blanc à l’horizon. L’effet « waouh » est garanti !
Lors de ma première ascension, j’ai simplement posé mon sac contre une dalle rocheuse, croqué dans une pomme (plus savoureuse que n’importe quel grand cru ce jour-là) et regardé le monde en silence. Quelques randonneurs partageaient ce même moment suspendu, avec cette complicité muette que seuls les sommets connaissent.
Si vous arrivez assez tôt (ou tard), vous aurez même peut-être la chance d’y admirer un lever ou un coucher de soleil : l’or des derniers rayons venant lécher les parois calcaires est tout simplement magique.
Conseils pratiques pour votre randonnée au Parmelan
- Saison idéale : De juin à octobre. Avant ou après, la neige peut rendre les accès dangereux.
- Matériel : Des chaussures de randonnée, une gourde bien remplie (il n’y a pas toujours de point d’eau sur le plateau), vêtements adaptés aux changements de température rapide, et une bonne protection solaire.
- Refuge : Le refuge Camille Dunant, situé sur le plateau, propose une restauration et des nuitées rustiques mais authentiques. Réservation conseillée car il est très fréquenté en saison.
- Cartes et GPS : Les sentiers sont balisés, mais une carte IGN ou une appli type Visorando ou Komoot peut toujours sauver la mise si le brouillard se lève (et cela arrive régulièrement !).
- Faune & flore : Restez silencieux et vous verrez peut-être des chamois ou des marmottes. Ne cueillez pas les fleurs : ce petit bout d’herbes folles est plus fragile qu’il n’y paraît.
Petite anecdote en chemin
Lors de mon dernier passage au Parmelan, j’ai croisé un petit groupe de musiciens… Oui, vous avez bien lu ! Une bande de copains, violon sur le dos, flûte accroché à la ceinture, guitares dans leurs housses. Ils ont grimpé jusqu’au refuge et au crépuscule, nous ont offert un mini-concert improvisé à 1800 mètres. Le son du violon flottant sur la vallée, avec le vent pour écho… J’en frissonne encore.
C’est aussi ça, la randonnée : des rencontres inattendues, des instants suspendus, loin du bruit du monde.
Et si on prolongeait l’aventure ?
Après cette belle rando, vous pouvez redescendre et explorer les villages autour du Parmelan. Petit stop conseillé à Villaz, adorable lieu-dit de montagne, ou encore flâner dans la vieille ville d’Annecy – un enchantement de canaux fleuris et de façades pastel.
Et pourquoi ne pas enchaîner avec d’autres sommets accessibles dans la région ? Le Mont Veyrier ou le Semnoz offrent de magnifiques panoramas avec des dénivelés plus doux, parfaits pour les jambes encore un peu raides du lendemain !
Pour les amateurs de roadtrip (je vous vois arriver avec votre van aménagé ou votre vieille Clio pleine de cartes IGN), sachez que toute cette zone regorge de petits parkings où passer la nuit en toute tranquillité… sous réserve de discrétion bien sûr !
Dernière pensée d’en-haut
Le Parmelan n’est pas juste un sommet. C’est une expérience. Une parenthèse. Une respiration. C’est un rappel que l’effort mène parfois à des instants de pure beauté, de ceux qu’on ancre dans sa mémoire comme des petits galets blancs au fond d’une poche.
Alors, prêt.e.s à faire chauffer les mollets et à vous perdre… dans la vue ?